15/12/2002 - 3ème Dimanche du Temps de l'Avent - Année B

Première lecture

du Psaume

Deuxième lecture

Évangile

Isaïe 61, 1-2. 10-11

Luc 1, 46-50. 53-54

1Théssaloniques 5, 16-24

Jean 1, 6-8. 19-28

"Jouissez toujours au nom du Seigneur!" Avec cette recommandation de l'Apôtre Paul commence l'antiphone d'entrée de la liturgie de ce troisième dimanche de l'Avent, qui autretemps, s'appelait justement dimanche "Gaudete". L'invitation à la joie résonne dans toutes les lectures! Nous sommes à l'Avent, un temps d'attente: il n'y a pas attente sans joie! Nous attendons notre libération, le salut, nous attendons Celui qui vient remplir notre vie, réaliser nos désirs de paix et de communion présents dans le coeur de tous les hommes, nous attendons celui qui nous aime et nous désire comme un époux désire son épouse!

Le passage du prophète Isaïe est celui que Jésus a trouvé sur le rouleau quand il s'est levé pour lire dans la sinagogue de Nazareth. Avec ces mots il s'est présenté à ceux qui pensaient de le connaitre, mais ils ne connaissaient pas la mission qu'il avait reçu du Père! "Je jouis pleinement dans le Seigneur, mon âme exulte dans mon Dieu, parce qu'il m'a revêtu des habits de salut...". La joie du prophète devient la joie de Jésus qui réalise l'amour du Père pour les pauvres, pour les opprimés, pour les escalves, pour les prisonniers! Et ainsi Jésus devient la joie de toutes ces personnes, qui sont nous-mêmes! Nous sommes les escalves qui doivent servir une infinité de patrons invisibles et visibles, nous sommes prisonniers dans notre conscience pour une chaine de petites et grandes fautes, nous avons le coeur brisé par les maladies du corps et par nos péchés et ceux de nos frères, nous sommes pauvres et nous attendons enfin la joyeuse nouvelle de l'arrivée de notre défenseur! Les paroles du prophète nous donnent de l'espoir, font briller nos yeux de joie pure et limpide! A ces mots la liturgie nous fait répondre avec les paroles fleuries sur les lèvres de Marie: "Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit exulte en Dieu, mon Sauveur!" Marie connaissait l'amour de Dieu pour les pauvres et pour les souffrants, elle l'a chanté pendant qu'elle attendait le Fils, et quand il est venu, elle l'a éprouvé et vu réaliser pour tous ceux qu'il rencontrait sur son chemin vers Jérusalem!

Plaisir et joie entourent la présence de Jésus: même le Baptiste, que aujourd'huy nous écoutons dans le passage de l'Évangile, était en attente impatiente. L'évangéliste le présente avant tout avec son nom, qui signifie "Dieu est clément, il est amour!" Il le présente comme un témoin de la lumière, un homme qui ouvre les coeurs à la foi. Jean sait de ne pas être celui qui doit venir, et il le proclame clairement à ceux qui l'interrogent. Il n'est pas le Christ, mais il est celui qui prépare les coeurs à sa venue, il les prépare à recevoir de sa part l'Esprit Saint, à se mettre à l'écoute de sa parole! "Moi, voix d'un homme qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur!"

Jean annonce la présence de "parmi vous" "un homme que vous ne connaissez pas". Et, de soi-même, il dit de ne pas être digne de lui délacer les sandales! Cette dernière expression, facilement compréhensible pour les juifs, dit une chose surprenante. Si un homme mourait sans laisser d'enfants, son parent plus proche devait prendre en épouse la veuve et donner ainsi une descendance au défunt. Très souvent, ce parent proche n'acceptait pas ce fardeau! Alors, celui qui aurait du prendre sa place, devait, en public, délacer les sandales du parent qui n'acceptait pas sa tache. L'expression de Jean signifie donc qu'il n'était pas digne de prendre la place de Jésus, époux, dans son amour d'épouse! Jésus est ainsi présenté comme l'époux: titre que les prophètes donnaient souvent à Dieu même, époux fidèle d'Israel, épouse souvent infidèle! Dire que Jésus est l'époux est équivalent à dire qu'il est Dieu même, venu visiter son peuple avec un amour sans égal!

Il est celui que nous attendons, et que, pendant le temps de l'Avent, nous nous exerçons à attendre toujours. L'attente est pleine de joie, parce que nous savons que nous ne serons pas déçus! Saint Paul nous exhorte justement à la joie, mais aussi à la prière incessante, et à rendre grâce de tout: celui qui remercie, en effet, est attentif non à soi-même, mais à celui qui est près de lui, à Dieu qui nous appelle! L'attente est vigilance, attention à ne pas devenir instrument du mal, mais à nous laisser sanctifier en tout!

Seigneur Jésus, j'attend avec joie ta venue. Tu viendras quand tu voudras, mais je t'attendrai toujours: je n'ai personne d'autre à attendre, personne qui puisse prendre ta place, qui puisse rivaliser avec toi. Toi seul es le sauveur et ami de tous les hommes!