IL LES APPELA "APOTRES"

"Prêchez l'Évangile" (Mc 16,15)

1 - SIMON PIERRE (de l'obéissance)
"un autre te ceindra et te mènera où tu ne veux pas" (Jean 21,18)

J'étais désormais convaincu de ma dignité et de ma fonction.
Le Maître m'avait confié les clefs du Royaume et petit à petit tout le monde s'était adapté à la situation: moi, le premier, le chef. Je pourrais employer un terme convoité et redouté: l'autorité. Moi, l'autorité.
Mais Jésus ce jour-là a dit une phrase qui devait me faire réfléchir et me donner le sens de la vie et la direction de mon attention: "Un autre te mènera où tu ne veux pas".

J'ai compris alors que je dois m'habituer à l'obéissance. Et c'est ainsi que j'essaie de faire. Pour être un véritable chef j'ai le devoir de donner l'exemple aux autres de ce qu'ils sont appelés à être.
Les disciples de mon Maître sont appelés à être obéissants. S'ils n'ont pas un cœur obéissant, ils ne ressemblent pas à Jésus. Si nous n'avons pas un cœur obéissant, nous ne sommes pas des fils comme Jésus, fils de Dieu et de l'homme. Le cœur obéissant est semblable à celui de Jésus, Seigneur et Maître. Il a été toujours attentif aux désirs du Père et il n'a jamais rien fait avec l'esprit d'indépendance et d'autonomie. Il a toujours tout fait en l'unité avec le Père. Avant d'entreprendre n'importe quoi il a attendu des signes.

Je suis, bien sur, le chef des disciples de Jésus, mais je suis aussi l'un de ses disciples. Dans mon cœur doit demeurer l'obéissance.
Dieu seulement est digne d'être obéi. Cela je le sais pour de vrai et je veux te le dire. Mais Dieu peut me parler à travers les hommes. Il peut m'inspirer directement s'il le veut mais j'ai compris que généralement il préfère me manifester sa volonté à travers des choses concrètes, des faits qui arrivent, des frères qui parlent.
C'est pour cela que je dois être attentif à mes frères; Si ne n'avais pas été attentif à eux et je n'avais pas obéi à leur discernement je me serais trompé maintes fois. J'ai appris à faire attention au discernement de ces frères qui aiment Jésus d'un cœur pur et libre de tout conditionnement de j'opinion publique. . Jean m'a fait courir au sépulcre le matin de Pâques. Et ce jour-là a été Pour moi' le plus décisif. Et c'est toujours Jean qui m'a ouvert les yeux pour que je reconnaisse le Seigneur, là sur la plage. Jean aimait Jésus c un enfant.
Moi, j'étais attentif à son discernement. J'étais obéissant.
Ce qui compte, ce n'est pas que je sois l'autorité. L'autorité, ce sont les autres qui la voient toujours en moi, ceux qui reçoivent avec foi, de moi, les signes de la volonté du Père sur eux.

Mais si je ne suis pas obéissant, je ne suis pas l'autorité je ne suis pas la source autorisée. Si je ne suis pas obéissant je ne suis plus le disciple de Jésus. Je ne suis plus le fils du Père. Et alors il vaudrait mieux que personne ne m'obéisse.
L'obéissance - je l'ai découvert tout doucement et à mes frais - c'est plutôt une attitude du cœur que l'acceptation de faire ce que l'on te commande. Quand, pour obéir, j'attends qu'on me le commande, cela signifie que je suis contraint, que je ne suis pas obéissant.
Je ne veux pas obéir aux hommes mais à Dieu.
Je reste attentif et je regarde les hommes car, à travers eux, Dieu peut m donner les signes de sa volonté.

J'ai vu quelqu'un de mes frères se plaindre de moi parce que j'avais donné des ordres trop sages et prévoyants. Il se peut: je n'ai pas l'intelligence de Salomon; le Seigneur le savait bien lorsqu'il m'a confié la tâche. Mais ces frères-là n'obéissaient pas à Dieu, c'est à moi qu'ils obéissaient, voilà la raison de leur inquiétude. Ils ont perdu la juste direction, le nord: en me regardant, ils n'ont vu que moi. Ils ne me ressent pas dans le but d'être obéissants à Dieu. Je n'aime pas que les disciples du Seigneur veuillent me plaire à moi, un homme. J'aime davantage voir quelqu'un, c Paul, me jeter à la face mes distractions, mes désobéissances aux signes de Dieu, mes hypocrisies. C'est ainsi que Paul m'a défendu. Oui, il m'a dé-fendu de la force de la tentation; il m'a défendu afin que je ne devienne pas une pierre d'achoppement pour mes frères. Il s'est aperçu que je n'obéissais plus au Seigneur et il me l'a dit. Dans son cœur il y avait l'esprit d'obéissance à Dieu et il cherchait en moi les signes de la volonté de Dieu. C'est pour cela qu'il m'a prévenu quand il a vu en moi 1'attention aux hommes au lieu que 1'abandon à Dieu.

C'est le salut que d'avoir un cœur obéissant. Un cœur obéissant est able à Dieu et Dieu fait des miracles, de véritables miracles pour celui qui lui obéit. Voyez ma propre histoire: l'obéissance à Dieu m'a procuré des souffrances et la prison. Mais avez-vous vu un miracle aussi grand que celui qui m'a été fait? Sortir de la prison sans que les gardes s'en aperçoivent?

Pour la personne obéissante, le cœur du Père s'attendrit. Je ne veux pas vous -raconter d'autres faits encore car vous-mêmes en ferez l'expérience.

Je me suis aperçu que si je suis obéissant au Seigneur, je suis bien plus attentif aux hommes: en effet j'ai plus de confiance en ce que le Père me dit par leur intermédiaire qu'en ce que je vois avec mes propres yeux. Oh, bien sûr je ferai attention à ne pas me laisser entraîner par le péché de mes frères mais la véritable obéissance ne reste Pas dans les ténèbres. Si un frère essayait de me faire trébucher, le Saint-Esprit ne permettrait pas que l'obéissance reste prise au piège.

Le cœur obéissant ne cherche pas des raisons pour obéir. Sa raison à lui est toute dans l'amour.

Je me suis aperçu que tout secret d'une vie véritable demeure dans l'amour et dans l'amour dé Jésus. Lorsque j'aime de tout mon cœur je deviens s obéissant. Et l'obéissance alors ne me pèse pas, elle devient même pour moi une des manières par laquelle je peux aimer.

L'amour de Jésus! Ce n'est pas pour rien que lui-même a insisté avec moi sur ce point: "M'aimes-tu?".

Jésus était sûr que si je l'aimais je lui aurais obéi et si je l'aime vraiment je cherche de lui être soumis en tout car lui aussi l'était. L'amour véritable, en effet, cherche la ressemblance et rend semblables.

Si j'aime Jésus, je cherche d'être obéissant, si j'aime, Jésus, j'arrive à estimer les autres supérieurs à moi, supérieurs à moi dans l'amour, supérieurs à moi dans la sagesse, supérieurs à moi dans l'intimité avec Dieu. J'ai tout à gagner en aimant Jésus car j'ai tout à gagner si je suis obéissant: je peux jouir en effet de la sagesse, du discernement et de la lumière de plusieurs.

Quand je serai vieux quelqu'un me mènera là où je ne veux pas. Jésus me l'a prédit. Je veux m'habituer dès maintenant à accepter d'être conduit ainsi comme si c'était de la part du Père. Je veux que mon "moi" avec ses exigences, ses goûts et ses attentes meure pour être disponible à tout signe des attentes de Dieu. "Elle est précieuse aux yeux du Seigneur la mort de ses fidèles": cette parole que nous avons souvent chantée me faisait penser aux autres, à ces fidèles qui étaient morts . . . mais maintenant je sens que cette parole est valable pour moi. C'est un moment précieux pour le Royaume de Dieu' ce moment où mes goûts et ma volonté ne viennent ni considérés, ni écoutés. Ces moments-ci existent et existeront. Alors aussi je voudrai être obéissant, obéissant au Père; ainsi que Jésus a été obéissant au Père quand il dirigeait ses pas vers Pilate, vers Hérode, vers le Sanhédrin, vers le Calvaire. Il devait, il était obligé d'aller vers ces directions-là. Ceux qui le voyaient croyaient qu'il était forcé, dans la contrainte. Mais ceux qui le regardaient attentivement pouvaient comprendre qu'en ce moment-là il était libre et, dans sa liberté, il obéissait au Père qui lui communiquait sa volonté par l'intermédiaire de ces voix dissonantes, sans amour. Le cœur obéissant de Jésus savait voir l'amour du Père là oÙ il n'y avait pas l'amour de l'homme. Le cœur obéissant voit la lumière dans la nuit: parce qu'il aime. Le plus grand amour de Jésus nous l'avons vu ce jour-là, en cette obéissance qui, pour lui, était une mort constante.

En conclusion moi, Pierre, je vous avoue que je m'aperçois d'être semblable à Jésus, au Fils de Dieu, et de l'avoir dans mon cœur quand je suis issant.

Je te recommande, à toi, de devenir semblable à lui, d'accueillir son esprit filial et obéissant; alors tu vivras la plénitude de la vie, de la vie divine.

Même si tu auras des tâches de responsabilité, surtout en ce cas, cherche cet amour qui te fait être obéissant.
Tu seras sauvé et tu sauveras plusieurs. Celui qui a reçu tout pouvoir s'est fait obéissant en tout.
Celui qui se fait obéissant est digne de confiance et on peut lui donner tout pouvoir.
C'est ainsi que notre Dieu agit: en ceci moi, Pierre, je cherche de te donner l'exemple, de t'ouvrir le chemin déjà tracé par le Seigneur Jésus.

^^^ Table

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