IL LES APPELA "APOTRES"

"Prêchez l'Évangile" (Mc 16,15)

PAUL (voir Jésus)
"Je n'ai pas jugé devoir savoir parmi vous autre chose que Jésus Christ" (I Cor 2,2)


Je ne suis pas du nombre des douze malgré que vous m'appeliez apôtre.
Et je le suis en réalité: le dernier, le moindre ainsi que mon nom le dit.
Et puisque vous m'en réservez l'honneur avec Pierre, qui a commencé ces pages, je veux collaborer en les achevant.

J'ai rencontré Jésus. Je ne l'ai pas rencontré ainsi que les douze en Galilée pendant son apostolat. Je l'ai rencontré hors de la Palestine, d'une autre façon. Mais c'est lui que j'ai rencontré! Il s'est mis devant moi. Il m'a saisi de son regard et de sa voix et il m'a appelé. Ceux qui me connaissaient ne me reconnurent plus.

Il m'a envoyé pour que je sois confirmé dans sa rencontre avec lui et pour qu'un autre disciple, craintif mais capable de prier, la continue. Celui-ci m'a aidé à connaître Jésus que j'avais rencontré sur mon chemin et il a accueilli en son Nom le don de ma vie. Il m'a donné en outre des paroles et des indications de la part de Jésus.

J'ai rencontré Jésus. -Et depuis lors je ne cesse pas de chercher' es personnes pour leur révéler ce Nom qui est l'unique salut.

Quelqu'un me dit qu'en rencontrant les personnes je rencontre Jésus, que Jésus est dans les frères, dans les frères chrétiens et dans les frères païens, dans les frères opprimés et dans les frères pauvres. Mais si je me mets en cette optique je ne reconnais plus ce Jésus qui m'a rencontré sur la route de Damas. Si en chaque homme je vois Jésus je perds la langue, je n'ai plus le courage de lui annoncer son salut.

Si en chaque homme je vois Jésus, quel Jésus vois-je? Un Jésus qui me demande seulement un verre d'eau ou l'aum6ne d'un sourire ou d'une journée de peine. Ce Jésus que j'ai rencontré ce jour-là, par contre, il m'a demandé toute ma vie, un changement radical, un saut dans la foi. Jésus je l'ai rencontré dans sa personne et non pas en celle d'autrui.

Et alors aujourd'hui ne venez pas me dire ces choses-là qui mitigent la vie chrétienne, la rendent stérile, sans fruit; qui rendent les communautés chrétiennes paresseuses et sans élan, sans vocations à une vie entièrement offerte au Royaume de Dieu.

Jésus je le rencontre avant de rencontrer les frères. Dans les frères je vois des personnes aimées par Jésus, par ce Jésus qui m'a saisi, qui m'a aveuglé, qui m'a guéri.

Dans les frères je vois des personnes que Jésus, celui que j'ai rencontré tout seul tandis que les autres ne s'en rendaient pas compte, veut sauver.

Dans les frères, je vois le désir et la soif de connaître le Fils de Dieu, le désir inexprimé et souvent inconscient de devenir fils de Dieu, frère de Jésus !
Quand je rencontre Jésus dans sa Personne, alors j'ai le courage et la joie de donner aux frères sa sagesse, son Nom, sa lumière. Il y a un "d'abord" qui ne peut pas être sous-entendu. D'abord Jésus seul, tête-à-tête.
Qu'en dirait Pierre? Il m'a confié un de ses secrets: Jésus lui a demandé trois fois- "M'aimes-tu?" Et Pierre, d'étonnement en étonnement s'apercevait que Jésus ne lui demandait pas s'il avait compris, s'il avait appris, s'il avait étudié ses cours, que Jésus ne lui demandait pas s'il aimait " ses brebis " et " ses agneaux " mais s'il aimait lui seul.

C'est ainsi que Pierre même s'est convaincu que pour paître les agneaux de Jésus il devait aimer seulement Jésus.

Pour nourrir, conduire et garder les brebis de Jésus, il devait aimer la personne de Jésus.

Je me trouve en parfaite syntonie avec les déductions de Pierre.

Moi-même d'ailleurs où croyez-vous que j'ai pris la force de supporter les insultes et la prison, les lynchages et les naufrages, les voyages et les fatigues? Je ne la recevais pas des hommes mais seulement de Jésus que je rencontrais et que je rencontre tête-à-tête. Dans ses yeux je vois l'amour du Père pour tous les hommes et alors personne ne m'arrête plus parce que je l'aime.
Rien ne m'arrête plus ou me fait peur parce qu'il m'aime. Ce ne sont pas les hommes qui m'attirent, c'est Jésus qui m'envoie.
Jésus c'est vraiment l'homme dans le corps duquel habite la plénitude de la divinité. Si je l'ai dans mon cœur, les hommes qui me rencontrent peuvent rencontrer sa parole, son amour, son salut.
J'ai été appelé et envoyé pour porter le Nom de Jésus. Je veux le porter à tout le monde et à toi aussi: le voilà; prends-le; adore-le dans ton cœur; murmure-le avec tes lèvres; plie, tes genoux et laisse-toi transformer. Soyez un, toi et Jésus.
Moi, Paul de Tarse, je n'ai rien d'autre à te dire; moi aussi, ce n'est, plus moi qui vis, d'est Jésus qui vit en moi.

^^^ Table

Home Page