JESUS EST RESSUSCITE. ALLELUIA !
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11) Et moi je vais envoyer sur vous ce qui a été promis par mon Père. Lc XXIV, 49

Le Père et le Fils sont unis quand ils agissent envers nous. Le Père promet et le Fils réalise la venue de la nouvelle présence sur nous.

"Je vais vous envoyer ". Les Apôtres se mettent dans une fervente attente du nouveau. Et nous savons que Celui qui est envoyé par le Fils et qui avait été promis par le Père est la nouvelle par excellence: c'est la Présence de Dieu dans la pauvreté de l'homme. Jésus ressuscité peut désormais réaliser les promesses du Père, en envoyant l'Esprit Saint à revêtir les siens.

"Je vais envoyer sur vous !". Les disciples de Jésus reçoivent un habit nouveau, une nouvelle identité, une nouvelle fonction dans l'humanité: ils seront les porteurs de l'Esprit de Dieu. Leur présence dans le monde sera précieuse; pour cela car ils seront le lieu où l'Esprit de Dieu se trouve, ils seront le phare d'où l'Esprit de Dieu rayonne, se répand, s'épanche sur toute la terre. Qu'elle est précieuse la vie des disciples de Jésus éparpillés dans tous les milieux, dans tous les endroits, dans toutes les situations! Ils ne sont pas précieux pour le travail qu'ils font, même pas pour celui humanitaire, ils ne sont pas précieux pour les miracles qu'ils opèrent en faveur de l'humanité. Ils sont précieux car, sans qu'on le sache, d'eux se répand l'Esprit Saint!
Leur présence, bien que silencieuse et cachée en n'importe quel coin de la terre, est garantie et lieu de la présence divine et instrument de son rayonnement bénéfique et salutaire.
Seigneur Jésus, merci pour ton Esprit Saint! Je veux être à côté de toi, fidèle, rester en toi coûte que coûte pour que le don du Père me revêtisse et que ma vie ainsi puisse être utile au monde. Que je ne sois jamais trouvé sel sans saveur, homme sans Esprit de Dieu. Rends moi incapable de parler, incapable d'accomplir une œuvre quelconque mais ne m'ôtes pas ton Esprit qui rend ma vie précieuse à tes yeux et au cœur des hommes.
Ainsi tout le monde pourra chanter: Alléluia!


12) L'autre disciple courut plus vite que Pierre. Jean XX, 4

Les deux courent. Ils ont reçu une: nouvelle incomplète. Ou plutôt la nouvelle était complète mais elle ne trouvait pas une place tranquille dans leur esprit et dans leur cœur. Ils courent pour en saisir le sens. Ils courent parce qu'en eux il y a une attente. Ils ne sauraient pas dire ce qu'ils attendent mais, tout au fond, ils sentent que quelque chose doit arriver.
Ils n'avaient pas compris comment il avait été possible que Jésus était mort, lui, le Messie de Dieu, et cette incompréhension les tient dans l'attente. Ils courent. L'un court plus vite que l'autre. Nous ne sommes pas tous pareils, nous n'arrivons pas tous ensemble. Nos capacités sont différentes tout en ayant un seul cœur qui court dans la même direction, qui attend les mêmes évènements.
J'aime voir que l'autre disciple, arrivé le premier, s'arrête, attend Pierre et le laisse entrer au sépulcre. C'est un geste d'amour, un geste délicat, un geste d'obéissance et de foi. Il n'y a pas une nouvelle aussi inquiétante ni une nouvelle aussi bouleversante qui justifie le fait de devancer l'autre, de donner au frère la deuxième place, de prendre l'initiative tout seul. L'autre disciple est plus rapide mais il cède le pas.
Pourrais-je être si attentif à mon frère?
Cette promptitude à l'amour est promptitude à la foi; "il vit et il crut": la course est finie, maintenant il peut se reposer. Celui qui accomplit des gestes d'amour reçoit le don de la foi et celui qui croit cesse toute attente anxieuse et commence à jouir de la paix.
Jésus, tu vois courir tes deux amis et tu leur donnes la possibilité d'arriver à croire sans te voir. Moi aussi je m'agenouille devant ta présence cachée où mon attente se repose et mon courir s'apaise dans ton silence. J'aimerai le frère qui court à mon côté et je l'attendrai pour t'exprimer avec lui un grand "Alléluia".


Femme, pourquoi pleures-tu? qui cherches-tu? Jean XX,15

Toute larme a sa raison; Marie sait très bien le pourquoi de ses larmes. Son Seigneur est mort et en outre il n'y a plus son cadavre. A ses épaules retentissent deux questions sereines mais peut-être d'un ton de légère reproche. C'est un inconnu qu'elle connaît celui qui l'interroge. Pourquoi pleures-tu? Une question qui vient de l'amour.
Quelle est la raison de ses pleurs? Certainement Jésus veut emmener Marie à des dimensions plus profondes de vie. Cette question voudrait exprimer une nouvelle sagesse.
"Si moi j'ai accepté la mort, pourquoi tu la pleures? Si tu m'aimes fais-toi aussi ce que j'ai fait, accepte ma mort, offre ma vie au Père ainsi que moi je l'ai offerte. Si j'ai aimé jusqu'à la fin, jusqu'à donner ma vie, ne devrais-tu pas être contente et jouir de ma fidélité, être fière de ma victoire sur toute haine et sur toute tentation de faire une volonté à moi, différente de celle du Père?"
"Qui es -tu en train de chercher? Es-tu en train de chercher quelque chose qui te soit de confort, tu regrettes de ne pouvoir faire pour moi ce que tu veux toi, au lieu de ce que moi j'attends de toi?"
Qu'ils sont doux tes reproches, Jésus!'
Tu aurais bien raison de les adresser souvent à moi aussi. Mes tristesses sont la manifestation d'une façon de vivre terrestre, charnelle, qui n'a pas accepté ta Croix, qui n'a pas continué à offrir soi-même ainsi que toi tu t'es offert. Jésus, je te regarderai avec une attention plus profonde. Ce qui t'est arrivé n'est pas un mal à pleurer mais un fait à observer pour voir comment tu l'as vécu, pour t'imiter et pour m'y insérer en partageant ta vie: la Passion et la Croix.
Et tu me feras chanter: Alléluia !


14) "Paix à vous!"Jean XX,19-20

Avec cette parole Jésus se présente aux siens réunis dans l'effroi et dans le remords. Et cette parole, il la répète plusieurs fois. Il tient à ce qu'elle pénètre dans leur cœur et qu'elle reste gravée dans leur esprit. C'est une parole qui met en évidence un don.
Oui, "paix à vous", ce n'est pas un souhait, ni une salutation, c'est l'annonce d'un don. En effet Il accompagne cette parole avec des gestes et d'autres paroles qui transmettent une vie nouvelle et de nouvelles tâches. Il montre ses mains et son côté: ses blessures acceptées pour aimer jusqu'à la fin sont encore et pour toujours présentes dans sa chair. Son amour pour les siens est désormais définitif et durable à jamais Son amour se déversera toujours sur eux. Sa victoire sera toujours source de joie ! Il continue en disant: "Comme le Père m'a envoyé, ainsi moi je vous envoie". Sa tâche, il la passe aux siens. Et à la fin il souffle son Esprit sur eux: "Recevez l'Esprit Saint. A qui vous remettrez les péchés. . . "
C'est ainsi que Jésus complète la paix! La paix qui signifie: réjoui toi aussi de ce dont je me réjouis. Partage mes richesses, vis de ma vie. C'est la plus belle parole que Jésus a pu adresser aux siens que celle-ci la paix! Le don de sa vie d'amour! Lui-même, Jésus -ainsi que St Paul l'a écrit - est la paix: il est notre paix! Jésus est le don de Dieu, il est la joie du cœur du Père, il est la richesse de Dieu dont il veut que nous jouissions.
Jésus, tu es ma paix! La seule unité profonde que l'on peut établir entre moi et les autres c'est toi, c'est l'amour envers toi. Seulement l'unité fondée sur toi est sûre, fidèle et durable et dépasse les capacités, humaines. Jésus toi seul tu es vraiment notre paix. Je t'adore et je t'accueille pour être un avec le Père et un avec les hommes.
Et c'est ainsi que je peux te chanter: Alléluia!


15) Si je ne vois dans ses mains ...Jean XX,25

Qui est-ce qui s'étonne ? Ce n'est pas moi bien sûr! Thomas, tout le monde t'a compris et une foule d'hommes t'a approuvé. Je crois seulement ce que je peux voir de mes yeux et toucher de mes mains; ce qui veut dire que je crois seulement à moi-même, à mes perceptions, à mes sensations, à mon moi; ce qui veut dire que Dieu ne peut rien faire sans moi, qu'il doit dépendre de moi; et cela signifie qu je suis orgueilleux, superbe au cœur fermé, incapable de me laisser aimer et incapable donc d'aimer.
Thomas a dit ce que j'aurais dit moi-même car je suis comme lui fermé et orgueilleux. Si j'étais différent, il s'agirait déjà d'un miracle, d'un don de Dieu. Mon "moi" l'emporte sur tout, sans même que je m'en aperçoive et surtout sans que je m'y oppose. Et c'est ainsi que je deviens motif de souffrance pour les autres qui doivent me supporter quand ils ne subissent aussi des humiliations et même du mépris.
Les autres ne se sentent plus en liberté de me parler; ils perçoivent mon manque de confiance à leur égard. Je deviens pour eux un poids, un obstacle à leur joie, un nuage dans leur ciel.
Combien tu as fait souffrir tes dix amis, Thomas! Pour toute la longueur d'une semaine tu as été un frein, une épine, un tourment. C'est la faute de ce "moi" qui ne cède pas à une évidence permanente. Oui, Thomas voyait que les dix hommes changeaient leur habit de sac s'était changé en un vêtement de joie mais Thomas ne voulait pas en reconnaître la cause. Il était obstiné, fermé dans son égocentrisme.
Jésus, tu ne dois pas seulement vaincre la mort mais tu dois vaincre aussi l'orgueil obstiné de mon esprit qui ferme mon cœur. Tu dois toujours exercer de la patience et de la commisération ainsi que tu l'as fait avec Thomas. Qui sait combien de fois, même sans que je m'en aperçoive, je te fais attendre et je fais souffrir mes frères et je refrène toute l'Eglise avec mon orgueil en cédant à mon "moi" prétentieux. Jésus, viens et casse cette dureté afin que je puisse chanter: Alléluia !

16) Mon Seigneur et mon Dieu! Jean XX,28

A genoux devant Jésus, Thomas a eu honte de son obstination, il a cassé la dureté de son cœur, il a reconnu son indignité: ses genoux se sont pliés jusqu'à terre: "Mon Seigneur et mon Dieu!".

Le passage de l'incrédulité à la foi c'est un passage brusque, imprévu. On n'a pas le temps de s'apercevoir de ce qui arrive. Et il ne s'agit pas seulement d'un mouvement qui se déroule dans l'esprit mais il fait participer toute la personne jusqu'à faire plier les genoux.
La foi! C'est un don de Dieu. C'est un grand don car il change tout l'homme, l'emmène sur un tout autre plan d'existence.
Celui qui reçoit le don de la foi et l'accueille se trouve comme désarçonné de ses certitudes, de tous ces appuis auxquels il se cramponnait et il vit comme s'il était plongé dans une mer qui le berce doucement.
Lui-même ne sait pas se donner des explications; il sait seulement qu'à présent ce n'est plus lui à fixer tout, à tout décider en courant toujours le risque de se tromper et de se perdre car, à présent, il y a un autre qui se soucie de lui. Lui, le croyant, peut s'abandonner, il peut relâcher son esprit et son corps, se laisser porter par celui dont les bras soutiennent l'univers. Qu'il est grand le don de la foi! Elle me permet de découvrir l'amour, de m'apercevoir que l'on veut de moi, que l'on veut bien de moi, que je suis aimé, assisté, accueilli. Elle me permet de dire à Dieu que je connais comme créateur: "me voici", je me laisse conduire par toi, je me laisse perdre en toi.
Une grande paix pour celui qui croit. Une nouvelle vie dans le cœur de celui à qui on la donne.
Mon Seigneur et mon Dieu! Toi, Jésus, tu es aujourd'hui devant moi, les bras grands ouverts et la blessure de ton côté découverte pour me dire que celui qui s'abandonne au Père, qui croit en Lui et en Toi, même s'il meurt, vivra.
Permets-moi pour cela que je continue à chanter: Alléluia!


17) Nous venons nous aussi avec Toi. Jean XXI,3

De nouveau sur le lac, les filets dans les mains. L'initiative est de Pierre, accueillie, soutenue et exécutée par les six autres. Qui sait que voulait dire ramer dans la nuit ! De la nostalgie des temps passés ? De la perte de temps? Nécessité pour manger à sa faim? Nous ne le savons pas. Une chose semble probable: Lui n'a pas été consulté.
C'est une sortie au large sans Jésus. C'est une action sans le mandat, sans en avoir reçu la tâche. C'est de la fatigue, une fatigue qu'ils font tous ensemble sans arriver à rien. Il semble qu'une main invisible a dirigé tous les poissons vers un endroit impossible à atteindre cette nuit-là.
L'effort des sept amis n'est pas récompensé.
Il arrive encore ainsi. A moi aussi. Je travaille et je fais travailler, je transpire et je fais transpirer mais si ce n'est pas Lui à m'indiquer les temps et les façons de travailler, tout se dissout et s'évanouit comme une bulle de savon. Jésus est le Seigneur de l'Eglise et de ma vie. C'est lui le seul Seigneur du monde. Les véritables filets, ceux qui comptent et dans les mailles desquels peuvent rester pris les poissons, c'est Lui qui les tient en main. Il est inutile que je me donne du mal. Je dois d'abord entendre le son de sa voix, voir le signe de sa main. Je dois d'abord m'asseoir à ses pieds et rester à l'écoute. Ce que je veux faire, même si je veux le faire pour Lui, n'aura pas de résultats. Ce que Lui me dit de faire malgré tout portera un fruit inespéré.
Jésus, sans toi, les tiens aussi sont des bons à rien. Sans toi, malgré le mal que nous nous donnons, nous faisons rire les poissons.
Je veux te renouveler la promesse de t'obéir, d'attendre tes indications, de demander ta lumière pour toute décision, pour toute activité avant de la commencer. Tu as promis d'être avec nous tous les jours et c'est pour cela que j'espère pouvoir accomplir cette promesse pour t'offrir mon activité et mon repos selon tes désirs. Manifeste -les afin que de mon cœur et du cœur de plusieurs s'élève un nouveau: Alléluia!


18) Il se jeta à la mer. Jean XXI,7

L'eau est mouillée ... mais Pierre ne s'en soucie pas. Quelqu'un lui a suggéré que cet homme sur la plage pouvait être le Seigneur. Rien ne peut plus l'arrêter. Le Seigneur? Il court sans faire attention aux obstacles. Et voici Pierre devant Jésus ressuscité. Il ne l'avait pas reconnu. Avait-il les yeux bandés? Quels sont les yeux qui ont la possibilité de le reconnaître? Seulement les yeux de l'amour, de l'amour pur, désintéressé.
Le disciple que Jésus aimait c'était celui qui aimait Jésus sans intérêt, sans la recherche d'une gratification, sans la peur de piètre figure, sans la crainte d'être associé à son échec et à sa souffrance. Le cœur qui aime d'un amour pur peut reconnaître le Seigneur là où aucun autre pourrait le soupçonner.
L'amour donc reconnaît.
Et l'amour écoute. Pierre, qui malgré tout, veut aimer ainsi qu'il est capable, écoute son ami, il a en lui une confiance aveugle.
J'aime Pierre, le "chef" qui écoute l'autre disciple, qui le prend au sérieux comme s'il était son supérieur.
L'amour décide. Pierre n'a pas besoin d'être poussé. L'amour, même s'il n'a pas encore été éprouvé - ou mieux: il n'a pas été trouvé parfait - est capable de décisions. La décision de Pierre le détache du groupe et le rapproche de Jésus. Le voilà, haletant, auprès de son Maître.
Jésus, mon amour pour toi est moins éprouvé que celui de Pierre. Je ne sais pas si j'aurai la promptitude et la décision de me laisser juger fou et intempestif pour toi. Je veux cependant te reconnaître toujours là où celui qui t'aime t'indiquera à mes yeux. Et toi, avec ton sourire et ta bonté, tu feras jaillir de mon cœur tiède un peu d'amour sincère qui te soit agréable.
Alors personne ne m'empêchera de chanter: Alléluia!

19) M'aimes-tu plus que ceux-ci? Jean XXI,15

Les vêtements de Pierre coulent encore. Chaque goutte parle de l'amour de Pierre envers son Seigneur. Il n'y a pas besoin de mots. Et cependant c'est juste le MaÎtre à poser la question inattendue, cette question à laquelle on voudrait toujours avoir déjà répondu par les faits sans avoir besoin de se compromettre par des paroles.
M'aimes-tu plus que ceux-ci?
C'est la question qu'il faut pour moi. Maintenant ce n'est pas la réponse de Pierre qui intéresse, mais ma réponse à moi. La demande est répétée, chargée de sens, exigeante. Ma réponse doit s'enraciner, s'enfoncer dans mon esprit et dans mon cœur. Oui, je t'aime, Jésus, tout ce que je fais, je veux le faire pour toi et non pour les hommes ni pour moi-même. Je veux que tu vives en moi tellement que je puisse dire "ce n'est pas moi qui vis, mais toi en moi".
Quel est l'amour que Jésus demande à Pierre? Je veux lui donner l'amour qu'il demande et non celui que j'imagine. Il me semble comprendre que Jésus demande surtout un amour supérieur à celui qu'ont tous les autres. Je ne dois pas mettre des limites à l'amour. Mon amour peut - avec humilité - tendre au maximum du don de moi-même. Si je vois comment les autres l'aiment, je vois la direction de l'amour mais pas la quantité. Je ne devrais jamais dire: c'est assez! Et d'ailleurs Jésus mérite de recevoir de ma part le même amour que le Père a pour Lui. Le terme employé par Jésus dans ses deux premières questions semble faire allusion au désir suivant: que le disciple l'aime d'un amour semblable à celui du Père. C'est un amour qui donne tout et qui donne entière confiance. C'est ainsi que je voudrais aimer Jésus.
Pour la troisième fois Jésus dit: "M'aimes-tu?" Ton amour pour moi est celui d'un ami? Veux-tu rester à mon côté pour regarder avec moi dans la même direction, parcourir ma route, participer à ma tâche?
Jésus, c'est ainsi que je veux t'aimer, ce n'est pas pour tirer des bénéfices de ton amitié, ou quelque considération ou pour mieux me porter, mais pour être à ton côté sur ton chemin, pour être pour toi un signe de l'amour du Père.
Et si cet amour me coûtera, je me réjouirai des voix de tes Saints retentissantes: Alléluial


20) Pais mes brebis. Jean XXI,18

Pour celui qui aime Jésus il n' 'y a pas de temps à perdre. Il est trop précieux en ce monde où les hommes cherchent à tâtons leur nourriture. Ceux qui aiment Jésus sont les seuls rassasiés et ils sont à même d'indiquer les sources d'eau et les pâturages abondants. C'est pour cela que Lui-même, le Seigneur, dit à Pierre: "Pais mes brebis". Deviens un berger, conduis aux verts pâturages et aux eaux fraîches mes brebis, ceux qui mettent en moi leur confiance.
Celui qui aime Jésus n'a pas le temps de se délecter, il n'a pas le temps de penser à soi-même. Il devra bien trouver le temps de penser à Jésus, de le regarder, de l'écouter, de le questionner, de lui répéter qu'il l'aime, mais tout cela pour être un signe de salut, une lumière dans les ténèbres du monde, un doigt indiquant la direction des verts pâturages, un bâton d'appui ou de défense pendant les fatigues et les dangers. Celui qui aime Jésus reçoit des tâches d'amour.
J'ai aimé entendre que l'on me souligne comment Jésus n'a pas demandé à Pierre s'il L'a compris, ni s'il aime ses brebis. Seulement celui qui aime Jésus sera capable d'assumer les tâches de son royaume et non pas celui qui l'a étudié, ni celui qui aime les hommes!
Celui qui connaît Jésus connaît le chemin de ces pâturages qui ne déçoivent pas et l'endroit de cette source qui désaltère: celui qui aime Jésus.
J'ai pu m'en apercevoir plusieurs fois aussi bien quand on m'avait trompé que quand on m'a acheminé à cette nourriture qui satisfait tout désir.
Jésus, je veux emmener mes frères là où j'ai été rassasié, je veux les emmener à toi. Tu es - toi seulement - celui qui sauve, toi seul le berger, toi seul le Pain, toi l'eau vive, toi le oui de la joie. Ceux que tu me donnes à paître, je les emmènerai à toi.
Alors se lèvera un chœur de voix qui fera retentir un joyeux Alléluia !

21) Toi, suis-moi. Jean XXI,22

Pierre est soucieux. Sa préoccupation cependant n'est pas une préoccupation de salut, c'est seulement un esprit de curiosité, teinté de jalousie, qui s'empare de lui. C'est une attitude qui n'est pas du tout utile au royaume de Dieu. C'est une pensée apparemment inoffensive mais inutile. Et ce qui est inutile au royaume de Dieu occupe la place de ce qui est nécessaire. Le sel sans saveur prend la place du sel véritable.
Jésus s'en aperçoit et défend Pierre: "Toi, suis-moi. Trois ans auparavant Pierre avait entendu ces paroles et les avait prises au sérieux. Maintenant encore les mêmes paroles qu'on lui adresse résonnent encore pour lui. Comment se fait-il?
Ce n'est pas un fait concernant le passé que de suivre Jésus. Ce n'est pas un fait accompli. C'est un mouvement qui enveloppe toute l'existence et pas seulement les pieds que de suivre Jésus. Le suivre, cela veut dire le suivre dans ses pensées, dans sa façon d'agir, dans sa manière d'être, dans ses intentions, dans le don qu'il fait de soi.
Jésus ressuscité, celui qui est chaque jour avec nous, me dit chaque jour, sans cesse: Toi, suis-moi. Toi, tu es en train de me suivre. Tu n'as pas le droit de perdre le temps en considérant ce que je demande aux autres. Fais ce que je te demande à toi, remplis ton cœur de moi.
Pierre comprend que la résurrection de Jésus ne marque pas la fin de sa formation. Il est entré dans une classe qui ne finira jamais. C'est une formation permanente la sienne. Son Maître, bien que ressuscité, est toujours devant lui, Maître unique.
Jésus, pardonnes-moi. Souvent je suis et poursuis des pensées vaines et inutiles. Je perds un temps précieux en paroles inutiles. Pardonne moi. C'est toi que je veux suivre, c'est de toi que je veux apprendre, c'est par toi que je veux que mon esprit et mon cœur soient formés chaque jour jusqu'à ce que je puisse chanter à jamais avec toi: Alléluia!

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