JE VAIS A LA MESSE - 2

CHANTER ... ET PRECHER

J'aime chanter même si je ne suis pas un bon chantre. Je sens que tout ce qu'il y a en moi ne s'exprime pas suffisamment avec les seuls mots. Il faut autre chose; le chant, tel qu'une médaille, a deux faces: d'un coté les paroles que l'on chante, de l'autre côté la mélodie. Parfois il y a de belles mélodies mais les paroles sont mauvaises: le chant alors n'est pas beau à moins qu'on renonce à penser à ce qu'on dit.
Lorsque je chante l'"Alleluja" avant l'Evangile, pendant la Messe, je sens que la médaille est complète. La parole est belle (elle signifie "louons le Seigneur") et la mélodie me fait respirer profondément puisqu'elle donne libre cours à toute la joie que j'ai en moi. C'est une vraie médaille -je continue la comparaison complétée de sa chaînette. Je veux dire que ce chant -ainsi que celui de "Gloire", "Saint" et "Agneau de Dieu''- se relie à toutes les générations de chrétiens du passé jusqu'à la Très Sainte Marie, aux prophètes et aux patriarches et aux générations futures, à celles vivant sur la terre et à celles vivant au Paradis. Là aussi on chante "Alleluja". Là aussi on loue Dieu et de la façon la plus véritable et complète. Tout en étant cet "Alleluja" une médaille complète et parfaite, je la porte quelquefois enrouillée et enfumée: c'est lorsque je ne jouis pas de la louange que je suis en train de donner à Dieu. C'est alors que mon chant sort de mes lèvres comme mort.
Mais en général je sens que ces quelques mots sont un résumé de toute ma vie qui, par son existence même et par son action, loue le Créateur. Il arrive aussi que, sans m'en apercevoir, ce bref chant, avec sa joie pascale, prépare l'esprit à accueillir avec enthousiasme la Parole que Jésus va m'adresser dans l'Evangile. La Parole de 1'Evangile c'est vraiment la Parole du Seigneur, même si ce sont mes lèvres qui la prononcent. Des lèvres d'homme ne seraient pas dignes de s'ouvrir pour proclamer la Parole de Jésus. Il faudrait que le Chérubin vienne avec des charbons ardents pour les purifier comme il arriva au prophète Isaïe dans sa vision; moi-aussi je prie tout bas, avant la lecture, sans que personne s'en aperçoive: "Seigneur, purifie mon cœur et mes lèvres pour que je puisse annoncer dignement ta Parole". Et ensuite je lis ce que les Evangélistes écrivirent sur la vie de Jésus, sur ses actions, sur ses discours. Je m'y suis habitué désormais et l'émotion ne me prend plus... mais comprends-tu ce que cela signifie de prononcer les paroles que Jésus a dit? J'aimerais les dire avec ce ton, avec ce sérieux, cette joie et cette paix qui étaient siens mais je n'en suis pas capable. Il faut que le Saint-Esprit intervienne directement dans le cœur de celui qui écoute.

Cette intervention du Saint-Esprit je l'invoque aussi généralement en attendant que les fidèles s'assoient et se mettent à l'écoute: "je vais prêcher mais mes paroles ne serviront à rien si Toi, Esprit de Dieu, tu ne les feras pas entrer dans les cœurs endurcis ... Mes paroles ne serviront à rien si elles ne renvoient pas aux tiennes et si celui qui les écoutent ne les reçoit pas de toi.
Quelquefois, sans rien te dire, je fais aussi ce pacte avec le Seigneur: "Laisse-moi faire piètre figure avec ce sermon pourvu qu'au moins une de ces personnes commence à t'aimer vraiment". Parfois c'est moi qui prépare mes sermons, parfois c'est le Saint-Esprit, lorsqu'il ne me reste pas de temps pour le faire. C'est pourquoi je ne me soucis pas de ce que je vais dire ou de ce que , je dis: le Saint-Esprit est un bon souffleur, il souffle plus à celui qui écoute qu'à celui qui parle! Plusieurs fois ce sont les enfants de chœur qui m'aident à prêcher: pendant que je parle, ils prient pour que le Seigneur intervienne dans les cœurs.
Les sermons devraient être l'explication de la Parole de Dieu. Si je n'arrive pas à m'expliquer, ayez pitié de moi, je le dis au nom de tous les prêtres. Cependant, écoute le dernier: "La véritable explication de l'Evangile c'est la vie des Saints".
C'est un professeur qui enseigne à Rome l'Ecriture Sainte, et qui la lit en hébreu comme si c'était son patois, qui me l'a dit. Alors, si mes sermons ne te convertissent pas, regarde la vie des Saints et laisse-toi convertir comme eux l'ont fait.

EST-CE QUE TU CROIS?

On pourrait la définir une répétition ou bien une préparation: je parle de "Credo". C'est la répétition se récite depuis des siècles qu'elle a récité en mon nom années. Maintenant j'en suis qu'au moment de mon baptême; je pas plus "vrai" alors! J'essaie de m'expliquer.
Le "Credo" a deux significations; l'une, la plus habituelle, est celle-ci: "je tiens pour vrai". Je crois que tu reviens du marché: je tiens pour vrai que tu en reviens. L'autre signification, celle de l'Evangile, ne concerne pas seulement l'intelligence et la connaissance mais elle touche la vie: "j'ai confiance" et "je me remets à Dieu ou bien "je me fonde sur" je crois en Dieu = je m'appuie sur Dieu, j'appuie ma vie sur Dieu, j'ai confiance en Dieu, je me remets à Lui.
Quand l'expression "je crois" signifie que je me remets à Dieu alors je peux dire que lorsque j'étais encore dans les langes mon "Credo" était plus vrai qu'aujourd'hui.
La récitation du "Credo" pour une personne saine, c'est-à-dire qui fait ce qu'elle dit, est extrêmement engageante. D'autre part elle est également joyeuse, sûre et rassurante.
Elle est rassurante parce que je déclare de croire c'est-à-dire de m'appuyer sur un Dieu qui est un Père Tout-Puissant; je me remets à un Tout-Puissant, de qui aurais-je peur? Qui craindrais-je? Par qui me laisserais-je influencer? Y aurait-il encore de la place pour la crainte des hommes et des évènements?
Elle est joyeuse parce que si j'ai la certitude et l'amour d'un Père, je peux vivre en ce monde comme un enfant qui joue! Son jeu est sérieux mais dans la joie.
Je ne veux pas examiner entièrement le "Credo" que nous récitons le dimanche: je devrais écrire un livre. Si quelqu'un veut en savoir davantage, qu' il m'en parle. D'ailleurs en chaque paroisse le curé, qui n'a pas encore été déçu par ses paroissiens organise quand c'est possible l'explication du "Credo" sans que nous attendions d'aller au Paradis pour comprendre ce que nous proclamons. Un chrétien qui ne veut pas vivre seulement de rentes et qui désire non seulement être soutenu dans sa foi par d'autres mais veut aussi aider ses frères, cherche des moments pour s'instruire, de façon à connaître même avec l'intelligence et autant que possible, son Dieu.
Combien qui ne connaissent pas encore les projets de Dieu emploient leur intelligence pour Lui enseigner (!) comment il devrait agir!
Le chrétien qui proclame avec les autres - comme il t'arrive à toi aussi le dimanche - sa foi en Dieu s'oblige à se former en cette foi pour pouvoir donner des explications sur ce qu'il dit.
Les moments de catéchèse - ou d'instruction chrétienne - des paroisses devraient donc être fréquentés autant que les Messes du dimanche. Toi aussi qui me lis, ne te contente pas de ce petit article mensuel.
Je disais au début que le "Credo" nous pouvons le considérer comme un moment de répétition mais aussi de préparation: la préparation à une vie toujours plus fondée sur Dieu le Père, sur Jésus et sur le Saint-Esprit.
'Arriverons-nous à nous fonder tout à fait sur Dieu? Nous avons trop les pieds sur la terre. Je m'étonne souvent de voir les chrétiens qui examinent leurs décisions (choix du travail, des compagnies, des achats, etc.) seulement du point de vue financier, ou de confort. Je suis en train de chercher - avec la lanterne - des chrétiens qui veulent prendre des décisions en se fondant seulement sur Dieu, sur sa Parole, sur ses désirs. Je suis en train de chercher quelqu'un qui croit, quelqu'un qui, en disant le dimanche avec moi ", je crois", dit la vérité.

DEUX FAMILLES: CELLE DE DIEU, CELLE DE SES ENFANTS.

Je crois en Dieu, le Père le Fils et le Saint Esprit. Mon Dieu c'est une famille, tellement unie qu'on peut dire qu'il s'agit d'un seul Dieu tout en étant trois personnes.
Quand je récite le "Credo" à la Messe, je me distingue ainsi nettement d'une infinité de personnes qui croient en un Dieu mais le voient en une seule Personne étant ainsi portées à le considérer comme un dominateur absolu, un égoïste qui crée tout pour soi et pense à sa propre gloire. Ainsi est le dieu découvert par les philosophes et par un grand nombre de religions excepté la chrétienne. Voilà pourquoi il n'est absolument pas indifférent d'être chrétien plutôt que musulman ou hindoue. C'est une grâce non commune que de connaître notre Dieu: pouvoir le voir comme unité de trois Personnes, où chacune donne gloire à l'autre, où chacune aime et se laisse aimer! Quel modèle pour la famille humaine et pour chaque communauté chrétienne! Si c'était indifférent pour moi d'être chrétien ou bouddhiste, cela signifierait soutenir que Dieu est menteur et fait des choses inutiles: la mort et la résurrection du Christ serait donc un caprice inutile?!
Attention donc, chrétien, quand tu parles ou tu penses: tu as professé ta foi devant tout le monde: ne la rends pas vaine par des affirmations superficielles et gratuites.

Après la profession de foi en Dieu, le "Credo" poursuit:Je crois l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique".
Cette expression aussi est vraie et engage. Combien voudraient croire en Dieu mais seulement jusqu'à un certain point, jusqu'à quand il ne demande rien de concret. Les démons aussi croient que Dieu existe et qu'il est Tout-Puissant ... mais ils se révoltent devant les demandes concrètes de Dieu. Nous devons nous distinguer des démons!.. A présent Dieu a agi dans l'histoire. A travers Jésus, son Fils, et le Saint-Esprit, il a uni les hommes, ses fidèles, en un seul corps qu'aujourd'hui nous appelons "Eglise". Des personnes qui ont décidé- de vivre dans la foi de Jésus-Christ, qui ont le même Esprit, sont unies par Dieu. Voilà pourquoi nous disons "Je crois l'Eglise", comme si on disait "je crois que l'Eglise est l'œuvre de Dieu, du Saint Esprit qui unit (sainte), je crois que les chrétiens sont une chose seule (une) partout où ils se trouvent (catholique) pourvu qu'ils soient fondés sur la foi des apôtres (apostolique).
Ce que Dieu demande au chrétien c'est qu'il accepte de manifester concrètement sa foi en tâchant de collaborer pour le mieux à son oeuvre: 1'Eglise. Ta participation à la Messe c'est déjà un premier pas, indispensable parce que c'est bien ici que se construit l'Eglise, dans le sacrifice du Christ. Mais puisque l'Eglise ne vit pas le seul temps de la Messe car elle vit dans la continuité, tu te soucieras de favoriser le plus possible l'union entre les chrétiens et l'échange des biens spirituels et matériels de façon qu'on puisse voir, même à travers ta vie, que l'Eglise est l'œuvre de Dieu, véritable et belle oeuvre de Dieu.
Et tu feras cela même lorsque ça te coûtera car Jésus-Christ ne s'est pas épargné pour te sauver et t'unir à ses disciples.
Et ensuite tu dois te rappeler, toi qui dis "Je crois l'Eglise" que lorsque tu médis de l'Eglise c'est toi-même qui en souffriras car tu médis de ceux qui prient pour toi, de ceux qui te pardonnent au nom de Dieu, de cette communauté qui te fait vivre le salut; tu médis de Celui qui l'a voulue et l'a préservée le long des siècles et qui lui a promis et donné tout pouvoir en lui donnant son Fils.

"je crois la communion des saints": cela revient à dire "je crois que les saints (c'est-à-dire ceux qui se sont soumis à Dieu) qui vivent sur la terre ou bien déjà au ciel sont liés les uns aux autres par Dieu, par son amour, par son Esprit: c'est pourquoi nous demandons l'aide de nos frères qui sont déjà au Paradis mais nous nous aidons aussi entre nous par la prière et l'offrande de notre vie à Dieu.
Les "saints", c'est-à-dire les croyants, sont ainsi en communion entre eux si bien que le mal des uns exerce une influence négative sur les autres et le bien une influence positive, exactement comme il arrive dans le corps humain entre les différents membres:
"Un membre souffre-t-il? tous les membres souffrent avec lui. Un membre est-il à l'honneur? tous les membres se réjouissent avec lui. Or vous êtes, vous, le corps du Christ, et membres chacun pour sa part" (1 Co 12, 26-27).

LE PAIN ET LE VIN

Continuons: après la récitation du "Credo", nous prions ensemble avec une prière dite "des fidèles". On l'appelle ainsi parce qu'elle devrait se dérouler de cette façon: le prêtre invite à prier les uns pour les autres et pour toute l'Eglise. Si quelqu'un parmi les présents le désire, il propose à haute voix une intention de prière à toute l'assemblée. Tout le monde s'unit à lui en répondant:
"Ecoute-nous, Seigneur!" Cela se fait en réalité quand la Messe est célébrée par petits groupes. Dans les paroisses habituellement les intentions de prière sont proposées par une seule personne. Mais si une communauté paroissiale voulait s'ennuyer moins à la Messe, elle pourrait commencer à faire ce que font les petits groupes. Courage!
C'est avec cette prière que se termine la liturgie dite "de la Parole" et que commence la liturgie "Eucharistique". Je ne m'étonne pas si personne ne comprend ce mot: en effet c'est du grec et ceux qui ont été en Grèce pendant la guerre n'ont pas eu le temps d'apprendre cette langue. Ce mot "Eucharistie" signifie, d'une façon recherchée, remerciement.: ce qui suppose être conscients d'avoir reçu un don.
Nous avons en effet reçu la Parole de Dieu: nous remercions même si elle a été dure. Nous recevons chaque jour la nourriture et la vie: nous remercions. Nous recevons le Saint-Esprit et la présence de Jésus: nous remercions.
Le premier remerciement est pour le pain et le vin: ce sont deux aliments essentiels pour la vie et ce sont aussi ceux que Dieu a rendus essentiels pour la rencontre la plus belle et concrète avec Lui, pour les faire devenir le Corps et le Sang de son Fils.
C'est un juste remerciement: "Sois béni, Seigneur, Dieu de l'Univers! C'est de ta bonté que nous avons reçu ce pain et ce vin ..." Le pain et le vin sont des choses très communes et résument tout ce que l'homme emploie pour se nourrir; elles sont significatives aussi pour le fait d'avoir été confectionnées. En effet soit le pain que le vin ne se trouvent pas en nature. Il y faut le travail de l'homme. Le pain et le vin sont donc le résultat de la collaboration de la terre avec le travail de l'homme. Ce sont des dons de Dieu.
En bénissant Dieu pour le pain, nous le remercions donc aussi pour la création et pour la créativité de l'homme.
Les chrétiens répètent ce remerciement à chaque repas, quand ils prient et bénissent la nourriture avant de se mettre à table: c'est un acte de justice à l'égard de Dieu et un acte d'humilité et de vérité de la part de l'homme: cette nourriture n' est-elle pas un don de Dieu? C'est le fruit de dons tels que la santé, le travail, la terre, la collaboration de plusieurs.
Le prêtre unit ensuite quelques gouttes d'eau au vin destiné à la consécration. Ce geste a une origine historique: le vin dont on se servait en Palestine était (et il l'est encore) tellement alcoolique qu'on devait toujours le couper avec de l'eau. Au cours des siècles on a donné à ce geste une signification différente qu'on a maintenue.

La signification est double: d'un coté c'est la reconnaissance que Jésus-Christ est Dieu et homme (le vin est le symbole de la divinité, l'eau de l'humanité), d'autre part c'est le signe de notre union à sa vie divine: nous, chrétiens, sommes tellement unis à Jésus que le Père reconnaît en nous la présence de son Fils unique.

LA POCHETTE DU SACRISTAIN

Quelqu'un a dit que l'argent c'est l'excrément du diable qui toutefois peut servir en tant que fumier à la vigne du Seigneur!
Et voilà sous ton nez la pochette du sacristain. Qu'a donc à faire l'argent avec la Messe? Rien. Mais c'est toi qui a à faire avec la Messe. La Messe n'est pas seulement une prière: c'est rester ensemble avec ses frères et ses sœurs, cl est réaliser quelque chose ensemble. Et pour rendre cette rencontre plus belle et accueillante il y faut des cloches, des lumières, des fleurs, du détersif, de la main d'œuvre, une assurance contre les incendies ... et ensuite, pour que cette rencontre ne soit pas hypocrite et fausse, il faut penser aux plus nécessiteux afin qu'ils ne se sentent pas abandonnés. Nous devons aussi faire justice dans le monde entier: prendre là où il y en a et mettre là oùil n'y en a pas, ce qui veut dire prendre de l'argent dans nos poches et mettre du riz dans la bouche des indiens affamés ou des tracteurs entre les mains des campesinos de Bolivie.
Ensuite, puisque nous avons laissé aller des Missionnaires dans le monde entier pour qu'ils donnent gratuitement ce que gratuitement nous avons reçu l'évangile, l'annonce du pardon de Dieu, les sacrements) nous ne pouvons pas nous permettre de les abandonner ni de les obliger à peser sur les épaules de leurs convertis, généralement bien plus pauvres et mal mis que nous.
Voilà comment on "gaspille" ta petite monnaie! Mais tu n'as pas honte? Tu brûles sept paquets de cigarettes par semaine; même si tu fais brûler - en bougies - un peu plus qu'une petite monnaie ne pense pas d'être un héros digne de la première place au Paradis. Le Paradis ne s'achète pas. Même si tu fais une aumône qui te laisse les poches vides, tu ne fais que rendre à Celui dont tu as reçu même tes pantalons.

En quelques églises l'argent que l'on recueille est déposé aux pieds de l'autel. C'est un signe. Le signe du travail de l'homme que l'on présente à Dieu avec le pain et le vin: le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ; le travail devient l'instrument de l'amour de Dieu pour la communauté et pour les frères plus pauvres. Jésus a loué la veuve qui, dans le trésor du temple, avait mis deux petites monnaies. Jésus ne loue pas l'argent qu'elle donne mais sa disposition à donner. Elle y avait mis son cœur: le cœur que l'on donne à Dieu pèse plus qu'un sachet plein d'or.
C'est pourquoi quand tu prends ta petite monnaie et tu la laisses tomber dans la pochette du sacristain, n'oublie pas de laisser tomber d'abord ton cœur, de le déposer sur l'autel avec le pain, de le présenter à Dieu pour qu'il transforme ce cœur fermé, qui pense à soi seulement, en un cœur qui bat au rythme de ses frères, prêt à écouter, à voir les nécessités, à intervenir sans réserves. Intervenir avec les instruments disponibles aujourd'hui: ce n'est pas seulement le portefeuille; des instruments plus coûteux et nécessaires pour le bien de nos frères peuvent être les heures "perdues" au Conseil municipal, aux assemblées des associés des différentes coopératives et associations etc., les interventions qui pour les chrétiens ne sont pas facultatives, mais dues, aux Conseils de classe et d'institut dans les écoles primaires, moyennes et supérieures, les engagements avec les pompiers volontaires et ceux plus spécifiquement paroissiaux de catéchistes ou d'assistant des enfants ou de participant au Conseil paroissial.

C'est ici que s'achève l'offertoire de la Messe autrement ta Messe te semblera bien vite un jeu d'enfants.

REMERCIEMENT, SOURCE DE SALUT

Le latin n'a jamais été pour moi une langue agréable. Je l'ai appris bien ou mal et je le comprends encore. C'est une chance pour les évêques et les prêtres de le connaître car ils peuvent ainsi se comprendre d'un bout à l'autre du monde. Mais si je pense à mes paroissiens, seuls les plus âgés en connaissent quelques phrases parce qu'ils lés ont récitées ou chantées des centaines de fois.

Dans le langage liturgique (c'est-à-dire dans les prières que l'on dit pendant la Messe) il y a des mots qui ont été reportés tels quels sans être traduits du latin en italien. L'un est le titre de la prière solennelle de la Consécration: c'est le "canon" qui commence par la "préface".

"Canon" veut dire "règle". La prière de consécration est le Canon de la Messe: elle ne peut manquer et doit être telle qu'elle est écrite dans le Missel: le prêtre ne peut pas l'inventer; il ne peut rien y enlever ni rien y ajouter.
Le texte n'est pas unique: il y en a quatre pour le temps normal, deux autres pour les temps pénitentiels et trois pour les Messes où la plupart des participants sont des enfants.

Le Pape peut, d'accord avec les Conférences épiscopales, en promulguer d'autres si cela semble nécessaire.
Le Canon débute toujours par la Préface; ce mot signifie "introduction" ou "discours d'ouverture". C'est la prière plus belle. Elle commence par un dialogue entre le prêtre et ses fidèles:
"Le Seigneur soit avec vous"
"et avec ton esprit"
"Elevons nos cœurs!"
"Ils sont tournés vers le Seigneur"

Parfois ces phrases résonnent mal parce que pour quelqu'un il s'agit d'un mensonge. Facilement le cœur est tourné - par sympathie ou antipathie vers quelqu'un d'autre. Qu'il est difficile de maîtriser notre cœur! En ce moment-ci il faut l'élever vers le Seigneur, au-delà de la terre, au-delà des raisons qui nous font jouir ou souffrir dans la situation particulière que nous vivons. Il est impossible sinon de pouvoir dire "Rendons grâces à Dieu".

Nous remercions Dieu pour toute chose, pour petite qu'elle soit, et pour tout fait, bien que menu, car cela "est juste et bon". Mais à présent, ensemble, nous voulons exprimer notre reconnaissance pour tous ses bienfaits qui touchent tous: toute la communauté réunie et celle plus vaste qu'elle représente, l'Eglise universelle et le monde entier.

La Préface qui va commencer "Il est vraiment juste et bon" est un remerciement solennel de l'Eglise entière pour les différents mystères qui lient notre vie à celle de Dieu, notre histoire à son éternité. Et puisque plusieurs sont les faits dont Dieu s'est servi et dont il continue a se servir pour notre joie et la plénitude de notre vie, plusieurs sont également les raisons de notre remerciement: plusieurs sont donc les Préfaces qui sont proclamées: à Noël nous remercions pour l'Incarnation, pendant le Cârème pour la miséricorde de Dieu, à Pâques pour la résurrection de Jésus, à la Pentecôte pour l'Esprit versé en nous, aux funérailles pour la promesse de vie nouvelle qui alimente notre espérance etc.
Chaque Préface s'achève avec le chant des Séraphins: "Saint, Saint, Saint".
La première phrase de ce chant a été entendue par Isaïe et St Jean (Is 6,3; Ap 4,8) dans leurs visions du Paradis tandis que la deuxième partie c'est le cri de joie des disciples et des enfants de Jérusalem:
"Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna!"
"Hosanna" est une exclamation hébraïque correspondant à notre "vive" et originairement ce mot signifie "Donne le salut, sauve donc!". En combien de mélodies ont été harmonisées ces acclamations! Peut-être sommes nous arrivés à susciter l'envie des anges!

<<<<<<<<< - >>>>>>>suivent>>>>>