08/12/2005 - Immaculée Conception
de Marie
Première lecture Genèse 3, 9-15.20 du Psaume 97
Seconde lecture Ephésins 1,3-6.11-12 Evangile Luc 1,26-38
Les mystères de notre foi nous émerveillent pour la richesse de sagesse, de
prévoyance, de générosité de notre Dieu ! Nous les comprenons un peu à la foi,
et seulement quand notre humilité croit, quand notre amour envers Dieu et envers
les hommes augmente. Si nous prétendons de les comprendre tout de suite et de
les enfermer dans nos raisonnements, ils s'enfuient et nous nous trouvons à
nous faire une autre image de Dieu et à juger son Eglise chargée par lui d'être
la garde de ces mêmes mystères.
Aujourd'huy, nous sommes en fête pour un de ces Mystères qui exigent vraiment
l'humilité pour être accueilli dans notre esprit et dans notre cœur : c'est
un de ces Mystères qui mettent encore plus en évidence la gratuité de l'amour
du Père et de sa fidélité. La liturgie est la clef de lecture du mystère célébré
et cru. Nous sommes la descendance d'Adam, nous portons en nous, comme personne
singulière aussi bien que comme peuple, les conséquences de la vie de nos ancêtres.
Eux, qui étaient aimés par Dieu, ont cédé à la tentation de vouloir oublier
cet amour : une tentation que nous connaissons que trop bien parce qu'elle est
présente dans notre cœur.
Oublies-tu que tu es aimé par Dieu ? Tu oublieras sa Parole ou bien tu la considèreras
insuffisante ou même dangereuse pour ta vie et pour qui vit avec toi. C'est
ainsi que cela s'est passé avec Adam et Eve. Ils ont décidé de gérer leur propre
vie en ce monde tous seuls, suivant leurs propres raisonnements, guidés évidemment
par les instincts du corps et par les sentiments de l'âme.
Des conséquences ? Naturellement, beaucoup de conséquences : avant tout, la
peur ; peur que l'autre te voit, qu'il te connaisse jusqu'au fond. De cette
façon, tu dois te cacher même des personnes que tu crois d'aimer. Ensuite, tu
dois te cacher à toi même, parce que tu n'as pas l'humilité d'admettre d'avoir
besoin d'aide. Tu dois te cacher à Dieu, parce que tu sais qu'il t'avait donné
sa Parole pour t'orienter dans la vie en ce monde avec les autres hommes.
Nous avons reçu de Adam cette vie désorientée, pleine de peur, d'une peur qui,
au lieu de sauver de la mort nous porte à en être sujets et offensés psychiquement
et physiologiquement.
Dieu ne nous a pas oubliés. Il a voulu nous reconduire à la communion avec lui
et à la paix avec nous-mêmes. Il a commencé à préparer une rédemption : nous
l'appelons histoire du salut. Abraham, Moise, David en signent les phases principales.
Dieu veut intervenir dans l'histoire des hommes désobéissants avec des hommes
obéissants ! Enfin le moment le plus important est arrivé : le Messie arrive,
le Fils de Dieu, le Sauveur. Mais comment vient-il ? Celle qui l'offrira aux
hommes avec un cœur de mère lui donne son sang, et avec le sang aussi un nouveau
rapport avec les hommes et avec Dieu : elle doit être libre de l'héritage d'Adam.
En préparant la Mère, Dieu nous aime tous gratuitement. La Mère de Jésus n'hérite
pas la désobéissance : elle, avec beaucoup de difficulté et de fatigue puisqu'elle
vit en un monde qui est corrompu et qui suit ses propres raisonnements et les
sentiments et instincts, elle s'offre pour accomplir la volonté du Père. Ainsi,
elle devient la vraie mère des vivants, une nouvelle Eve, parce que c'est sa
vie libre et sainte qui rentre en nous quand l'eau du baptême nous unit à la
mort et à la résurrection du Fils de Dieu.
Aujourd'huy, nous remercions le Père pour cet amour et nous jouissons d'avoir
une Mère libre du mal : nous avons confiance et force dans nos luttes contre
les tentations et contre les dangers du malin. Nous avons confiance parce que
la sainteté de la Mère nous assure de la volonté de Dieu de nous sauver ; nous
avons la force parce que nous sommes attirés par sa beauté et par son exemple.
Avec elle, nous nous préparons à dire chaque jour à Dieu : Me voilà, je suis
ton serviteur, que ta Parole s'accomplisse en moi aussi, que l'amour cacher
dans tes paroles s'accomplisse en moi, que tes paroles restent mystérieuses
jusqu'au moment où je me suis assez exercé dans l'humilité et dans la réjouissance
d'être petit et simple !
Nous rendons grâce à Dieu et nous rendons grâce à la Mère de son Fils ! Un merci,
le plus vrai et le plus beau, ce n'est pas non plus cette belle parole, mais
plutôt l'offre du sacrifice de Jésus et encore notre union avec lui pour devenir
un signe de l'amour du Père dans le monde !