25/04/2004 - 3ème Dimanche de Pâques - Année C
Première lecture Actes 5,27b-32.40b-41 du Psaume 29
Deuxième lecture Apocalypse 5,11-14 Évangile Jean 21,1-19
Saint Jean nous transmet ce qu'il a entendu dans les visions qu'il a eues sur
l'îles de Pathos pendant sa période de prison pour la foi. Ce sont des chants
des anges et de toutes les créatures qui chantent le Seigneur Jésus ! Il est
appelé " Agneau qui fut immolé ! " Son acte d'amour le plus beau et
précieux, en effet, est son sacrifice, le fait de s'être offert au Père, d'avoir
accepté la mort sur la croix pour nous. C'est à lui que nous chantons, donc,
avec reconnaissance ! Nous nous unissons aux anges et à toutes les créatures
pour lui attribuer toute gloire et bénédiction, toute force et honneur. Les
hommes, pour autant qu'ils soient grands et puissants, ne sont rien face à lui,
tous ayant le besoin de ce salut que seulement lui peut nous donner. Les croyants
ne peuvent s'attendre des puissants que d'être persécutés afin qu'ils refusent
Jésus, ils l'ont cloué sur la croix et maintenant ils ne veulent plus en entendre
parler.
L'histoire de la première lecture nous montre comment ce refus qui a conduit
Jésus à la croix conduit aussi les apôtres en prison, mais aussi cela nous montre
comment ils se réjouissent dêtre traités de la même façon que leur Maitre et
Seigneur. Ils ne se laissent pas effrayer par les menaces des hommes. Ils ont
reçu l'esprit de force et de courage, de joie et de témoignage !
D'où vient donc cette nouveauté de vie des disciples et des Apôtres ? Certainement
de leur rencontre avec Jésus ressuscité ! L'évangile nous raconte une des apparitions
du Seigneur à sept disciples. L'occasion est tout à fait particulière. Ils sont
de nouveau en Galilée ; il semble presque qu'ils voudraient retourner à leur
ancienne vie. Pierre, en effet, sort pour pêcher dans le lac. Il le fait sans
avoir reçu de charge de la part de Jésus ; les autres s'unissent à lui. Ils
ne savent peut-être pas que faire ? Il y a de bon qu'ils restent unis et qu'ils
travaillent ensemble. Leur fatigue, toutefois, est vaine. Ils restent toute
la nuit sur le lac pour ne prendre aucun poisson ! C'est peut-être une punition...
parce qu'ils n'ont pas attendu l'indication de Jésus, mais le Seigneur les félicite
parce qu'ils restent unis, et il se présente à eux. Il le fait d'une façon spéciale
: en effet, ils ne le reconnaissent pas et il demande une obéissance qui leur
semble inutile. Les sept hommes, au contraire, avec humilité, acceptent l'ordre
de l'inconnu en jetant de nouveau les filets. Leur humilité obéissante est récompensée
par une pêche vraiment exceptionnelle, mais encore plus par le fait qu'ils reconnaissent
en cet inconnu leur Seigneur ! Pierre manifeste son amour et puis accomplit
la fatigue de trainer aux pieds de Jésus tous ces poissons, ou mieux le filet
plein de " cent cinquante trois gros poissons ". Le fait les a tellement
impressionnés qu'ils ont même compté les poissons ! Et l'évangéliste a compris
que ce nombre embrasse tous les peuples du monde. Le filet ne se casse pas,
même s'il réunit autour de Jésus toutes ces nations ! Tout le monde comprend
que ce filet fait allusion à l'Église, qui peut consigner au Seigneur les cultures
et les races tellement différentes, et malgré cela elle sont toutes unies par
le même amour pour lui.
Les disciples comprennent qu'ils devront être unis et obéissants, qu'ils devront
chercher la présence de Jésus avant de décider leur activité. Ils seront unis,
il mangeront ensemble, avec Jésus ! Et, en restant avec lui, en recevant la
nourriture de ses mains et de son amour, ils recevront l'esprit d'unité, cet
esprit qui donne à lui la gloire et qui préserve du Mal qui divide. Chaque fois
qu'ils mangeront avec lui, ils reconnaitront sa présence parmi eux !
Quand les disciples ont assez mangé, Jésus s'adresse à Pierre avec une question
qu'il n'avait jamais posée. Il la répète pour en souligner l'importante et,
peut-être, arriverons-nous à l'entendre adressée à nous aussi. Il ne demande
pas à Pierre, et il ne demande pas à moi, si j'ai compris tous ses enseignements,
ni si je me rappelle de tout ce qu'il a dit. Il ne demande pas non plus à Pierre
s'il est repenti, mais seulement s'il l'aime, s'il lui donne un amour désinteressé
! A' trois reprises, il lui demande : " M'aimes-tu ? ". Il a attendu
jusqu'à ce moment pour poser cette question à un disciple. Avant la passion,
l'amour pour lui aurait pu se confondre avec l'amour pour la gloire humaine,
le prestige, le succès, c'est-à-dire l'amour propre. Maintenant que Jésus a
été refusé par les grands et qu'il est passé à travers la croix, l'amour pour
lui ne peut plus être confondu.
" M'aimes-tu ? " Cette question, que le Seigneur adresse au premier
des disciples, est adressée à moi aussi. Elle est répétée trois fois, mais avec
une profondeur croissante. Il demande un amour obéissant, obéissant à lui et
non influencé par les autres ; il demande un vrai amour, vrai don de la vie,
amour exclusif, et amour libre d'intérêts personnels, amour d'amitié sincère
qui ne peut venir que d'un cœur pauvre : seulement le pauvre peut être ami fort
et fidèle de Jésus. L'amour, élément d'écoute et d'obéissance est la louange
qui monte de notre vie vers l'Agneau immolé pour nous ! Même au moment de l'épreuve,
même quand quelqu'un renverse sur nous des jugements ou condamnations, et quand
la tentation de division de nos frère se présente, l'amour fait que nous soyons
fidèles !