02/05/2004 - 4ème Dimanche de Pâques
- Année C
Prière pour les vocations dans l'Église
Première lecture Actes 13,14.43-52 du Psaume 100
Deuxième lecture Apocalypse 7,9.14b-17 Évangile Jean 10,27-30
La lecture des Actes nous porte à la suite des premiers missionnaires, Barnabé
et Paul, envoyés par la communauté d'Antioche. Là où ils arrivent, ils s'adressent
surtout aux Juifs. Ils sont obéissants au Seigneur qui avait recommandé de privilégier
le peuple d' Israël, porteur de promesses. Ce peuple est le centre autour duquel
les autres aussi peuvent se réunir pour partager la foi en Jésus et donc la
joie de la nouvelle vie. L'annonce de la mort et de la résurrection du Seigneur
n'est pas accueillie automatiquement par tous les membres de ce peuple : une
séparation se crée parmi eux. Cette séparation devient tout de suite claire
dans la ville de Antioche, de Pisidie et puis à Icone (aujourd'hui grande ville
de la Turquie), où les deux apôtres missionnaires arrivent. Quand ceux-ci sentent
le refus et sont chassés, ils obéissent à un autre enseignement du Seigneur
: " Enlevez la poussière de vos pieds... ". Et les voilà qu'ils s'adressent
aux païens, prêts à semer la Parole en cet immense champs qui n'a pas encore
été rejoint tout à fait et qui attend avec désir de pouvoir connaître l'amour
du Dieu vivant !
C'est justement une " immense multitude de toute nation, race, peuple et
langue " qui se trouve devant le regard de l'apôtre Jean, en extase dans
le jour du Seigneur. Cette multitude est à disposition de Dieu, prête aux louanges
de " l'Agneau ", après être passée " à travers le grand travail
! " Leurs larmes ont été essuyées par Dieu même, donc leur joie est grande
et stable ! Cette multitude est comme un grand troupeau dont il s'occupe, comme
un pasteur, " L'Agneau qui se trouve sur le trône ". Les termes pasteur
et agneau nous préparent à l'écoute du passage évangélique. Jésus même utilise
ces images, tellement elles sont présentes dans sa terre, pour nous raconter
son amour et pour solliciter le nôtre.
Après s'être attribué le titre de " bon pasteur ", ou de pasteur "
vrai ", Jésus parle de ce que font ses brebis. " Le " bon pasteur
est Dieu même, comme dit le psaume 23. Jésus est l'amour de Dieu, qui nous aime
en nous guidant aux eaux de la vie. " Mes brebis écoutent ma voix "
: de ce détail il reconnaît qui lui appartient. Ses brebis ne sont pas seulement
les hébreux, et non plus les hébreux parce qu'ils sont hébreux, mais tous ceux
qui l'écoutent, qui lui obéissent, qui font sa Parole. " Je leur donne
la vie éternelle " : la récompense de l'obéissance est la plénitude de
la vie, la vraie réalisation de soi même, la joie et la paix intérieure. Celui
qui a la vie éternelle est satisfait, il est rassasié, il ne cherche plus rien,
il ne sent le besoin de rien d'autre. Celui qui a la vie éternelle jouit de
rapports harmonieux avec tout le monde, parce qu'il désire leur salut, il veut
que tous, même d'éventuels ennemis, rencontrent leur même Pasteur !
Comment peut-on faire pour expliquer cette chose ? C'est impossible, on peut
seulement essayer de l'expliquer. Pourquoi celui qui suit Jésus comme son propre
pasteur change de vie ? Pourquoi change-t-il de visage ? Pourquoi est-il content
et supporte-t-il avec sérénité les dérisions et le mépris, même de mauvaises
blagues ou injustices et persécutions, sans se lamenter et sans répondre avec
haine ou vengeance ? C'est un mystère : Jésus est vraiment la vie, il possède
la vie et la communique à celui qui l'écoute et l'aime !
Ceux qui suivent Jésus goûtent le fait d'être arrivés à la plénitude de la vie,
ils n'ont plus peur parce que " ils ne perdront jamais rien ". Ceux
qui suivent Jésus savent d'être dans les mains du Père, et donc ils vivent de
son amour. L'amour du Père est un amour qui ne s'offense jamais et désire au
contraire la joie et la retrouvaille de tous ses fils, de toutes les "
brebis " de son Fils.
Paul et Barnabé prêchent avant aux hébreux et puis aux païens avec un zèle impressionnant
et ils ne se fâchent pas contre ceux qui les refusent et les maltraitent. Ils
savent que Jésus est passé par là, le refus de la part de tout le monde :les
parents, les nazarethiens, les samaritains, les chefs du peuple et les grands
prêtres, soldats et chefs païens. Ils sont apôtres d'une personne qui a été
crucifiée, ils se font annonceurs de sa mort, et donc, non seulement ils ne
refusent pas d'approcher son sort, mais ils en sont fiers. Comme ces deux grands
missionnaires, ainsi les foules de chrétiens " entourés d'habits candide
" ont témoigné au monde la richesse de la vie reçue par l'amour pour le
Seigneur, Fils de Dieu ! Aujourd'hui, de leur exemple, nous recevons nous aussi
l'attraction et le désir de nous sentir près de lui, pour sentir plus distinctement
sa voix, pour distinguer ses paroles et les tenir dans notre coeur, pour accepter
de lui appartenir et décider de le suivre. De leur exemple, nous recevons la
joie de porter sans lamentations notre croix, et le désir de faire connaître
à tous la source de notre vie et de les approcher pour qu'ils en jouissent eux
aussi avec abondance !
Près de Jésus, nous devenons un seul troupeau, nous nous sentons une unique
famille, nous jouissons de la communion des vrais frères, capable de s'aimer
et de se servir réciproquement.
En voyant et en aimant le Pasteur, aujourd'hui, nous désirons aussi et nous
prions afin que, dans l'Église, le signe du Pasteur reste toujours vivant, que
celui qui le représente soit toujours présent, pour nous nourrir, pour nous
défendre des périls, pour nous tenir unis, pour nous conduire au but sans désorientation
sur notre chemin.