IL LES APPELA "APOTRES" "Prêchez l'Évangile" (Mc 16,15) |
BARTHELEMY (de l'enthousiasme) Moi, fils de Ptolomée, j'ai reçu un beau nom lorsque j'ai
été circoncis, Nathanaël: "don de Dieu". Ma vie, ma présence
ici et plus encore le fait d'être parmi ceux qui suivent Jésus, sont un
don de Dieu. Tout en étant un véritable israélite, l'un des premiers,
qui. ne se sont laissés corrompre ni par de l'or ni par les divinités
étrangères, je veux admettre avec reconnaissance que cela est du uniquement
à la bonté de Dieu. Je n'ai rien de quoi me vanter. Tout le bien, tout
ce qui est beau vient du Père! L'enthousiasme et la dépression sont jumeaux. J'ai longtemps réfléchi sur ces choses. Je me suis aperçu que la joie de l'enthousiasme, une joie qui devient tout de suite superficielle, attire l'attention des autres sur moi. Celui qui me voit exulter, enthousiaste pour Jésus, ne regarde plus à lui, mais il est attiré par ma façon d'être. Et c'est en cela que se trouve le mensonge. Et il en est de même pour la dépression et la tristesse qui viennent des déceptions. En ce cas-là aussi les fruits viennent de la même racine: l'attention de ceux qui m'entourent est attirée par moi, comme un aimant polarise tout autour de soi. ce sont les jeux de l'esprit humain. Et me voici alors en proie au mensonge. Le mensonge consiste dans le fait de cacher Dieu. Quand d'une façon quelconque je me mets en évidence moie, en attirant sur moi l'attention des hommes au lieu de les aider à s'orienter sur Dieu, je suis dans le mensonge. C'est ainsi que faisaient les esprits immondes que Jésus faisait taire. Il les faisait taire parce qu'ils proclamaient la vérité avec l'esprit du mensonge: ils attiraient l'admiration sur eux-mêmes au lieu d'obéir et d'adorer Jésus. Pour faibles qu'ils soient, mon enthousiasme ainsi que mes dépressions ont la tendance à devenir le centre d'attention, à me détourner et à détourner les autres de la contemplation et de l'obéissance à Dieu. Non sans difficulté mais avec décision et joie je me suis orienté sur le chemin du silence. J'ai commencé ainsi: quand je voyais quelque chose ou quelqu'un qui allait m'enthousiasmer, j'essayais de me demander ce que le Seigneur voulait me dire par cette rencontre. Et quand quelque chose allait me porter à la dépression, je me demandais encore quel était le message de Dieu pour moi. Il arrivait ainsi et il arrive que je ne m'enferme pas en moi-même, je reste ouvert à l'égard de Dieu. Le Saint-Esprit reste sur moi et me fait continuer dans la sérénité et la confiance et dans l'émerveillement silencieux des façons de faire du Père. Ma route va s'aplatissant. Quelqu'un me dit que je suis en train de devenir indifférent. Quelqu'un d'autre me dit qu'il me trouve plus réfléchi, presque imperturbable. D'autres me disent d'autres choses encore. Tous disent quelque chose en se basant sur le degré d'expérience de leur vie spirituelle. Celui qui vit dans l'intimité de Jésus, mon seul Seigneur, me sourit silencieusement et de ses yeux il me dit sa compréhension. Jean le Baptiste avait exhorté à baisser les monts et combler les vallées pour préparer un chemin droit au Seigneur qui venait. A-t-il' senti quelque chose de Semblable à cette expérience à moi? Baisser les montagnes de l'enthousiasme et élever les vallées des dépressions pour que le Seigneur puisse marcher sans difficultés vers nos cœurs s et agir en eux sans en être empêché? Même si le Baptiste ne le pensait pas c'est moi Barthélemy de Cana de Galilée qui te le dis maintenant après en avoir fait l'expérience. Maintenant, après ces expériences, je comprends un peu comment
il se fait que Jésus m'a connu tout de suite, la première fois qu'il m'a
vu sous le figuier. |
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