IL LES APPELA "APOTRES" "Prêchez l'Évangile" (Mc 16,15) |
JACQUES D'ALPHEE (de la parenté) On m'a envié parce que je suis "frère du Seigneur". C'est vrai, je suis son parent proche et on peut dire que l'on a grandi ensemble. Moi aussi pour longtemps j'ai considéré une raison d'orgueil le fait d'être l'un de ses parents. Lorsque J'ai reçu, avec les autres, l'Esprit de feu, alors je me suis aperçu de l'inutilité et même du poids de la parenté. Etre parent de Jésus avait signifié pour moi garder avec lui un lien inactif et stérile; c'était un lien qui m'empêchait de saisir le sens des gestes de Jésus; ils étaient pour moi une raison d'orgueil si les gestes étaient appréciés par le public. ils constituaient pour moi une raison de honte si le public ne les approuvait pas. Le lien de parenté ne me laissait pas libre d'aimer Jésus en tant que Fils de Dieu. Et cela en outre risquait de me faire prendre position envers lui, de façon qu'il n'était pas entièrement libre d'agir comme le Père l'inspirait. Quand le Feu est descendu sur moi aussi, mon amour pour Jésus s'est purifié; il s'est libéré des empêtrements des liens humains. Ce feu-là a été une véritable libération; alors seulement j'ai senti quelle dimension profonde avait l'unité spirituelle avec le Fils de Dieu, quelle vie nouvelle et véritable c'était par rapport à l'unité de la parenté charnelle. C'est toute autre chose. Alors j'ai commencé à désirer cette nouvelle unité avec mes autres parents aussi, proches et lointains, avec mes frères, mes oncles et mes nombreux cousins. Je les aimais tous, du moins je croyais les aimer. Et eux ils m'aimaient, ils disaient qu'ils m'aimaient et cherchaient mon bien. En cherchant mon bien, ils arrivaient à détourner mon attention à suivre Jésus. Quand ils sont venus le chercher pour l'emmener avec eux le croyant en phase de dépression psychique, quelle pression 1'on a exercé sur moi verbalement et en d'autres façons! On communiquait même, de loin, une grande contrainte par leurs pensées critiques, leurs jugements et leurs prétentions. Tous les chemins leur étaient permis pour me priver de ma liberté. Quelqu'un me disait que Jésus était un exalté, quelqu'un
d'autre insistait que je devais bien appuyer les pieds par terre-et que
je ne devais pas trop me fier à ce qu'il disait. Certain autre voulait
me convaincre que les autres onze avaient été plagiés et que je ne devais
pas, moi, courir ce risque-là. On faisait même recours à des stratagèmes
affectifs- quand mes parents deviendraient vieux, j'aurais dû m'occuper
d'eux et il y avait encore des frères mineurs auxquels j'aurais du pourvoir
avec mon travail. Que de luttes intérieures à cause de mes parents! Quelqu'un d'eux a fini par me croire, par m'aimer encore davantage: c'étaient ceux qui avaient commencé à voir Jésus avec d'autres yeux. D'autres ont fini par rompre avec moi; le fait d'être un parent n'a servi que pour m'éliminer de leur groupe. Ce sont ceux qui n'ont maintenu avec Jésus qu'un rapport d'intérêt: "Peut-être un jour nous pourrions avoir besoin de lui pour la santé ou pour le travail". De toute façon je me suis aperçu qu'avec eux je dois avoir un cœur vigilant. Ils portent. mon attention toujours sur moi-même en me détournant du don de ma vie à Dieu: "Fais attention à ta santé, prends garde de ne pas tomber malade. Mange ceci ou cela: je te le porte si on ne te le donne pas. Ne te fatigue pas! . . ne . . pas; ne . . pas. . . Il me semble devoir leur répondre ce que Jésus même a dit à Simon Pierre lorsque celui-ci ne voulait pas le voir souffrir. "Va-t-en loin de moi, Satan! Tu ne penses pas selon Dieu mais tu as les pensées du monde!" C'est exactement ainsi dans la plupart des cas. Mes parents voudraient me remplir des pensées du monde; ils voudraient me faire retourner en arrière. Leurs discours sont terrestres, humains, charnels tandis que moi j'ai désormais choisi un autre monde et j'ai donc d'autres perspectives, celles de la vie spirituelle et intérieure. Je cherche le Royaume de Dieu même au prix de ma santé, de ma vie. Que de vigilance! Je croyais les aimer mes parents. A la Pentecôte je me suis aperçu que l'amour que j'avais pour eux n'était pas de l'amour. c'était seulement un sentiment nature1 ainsi qu'un morceau de mon âme désireuse de bien se porter. L'amour véritable pour les parents aurait du se manifester en leur donnant ce que j'avais de plus précieux, de plus enrichissant: mon trésor c'est Jésus! L'amour véritable envers mes parents c'est de leur communiquer Jésus: avec des paroles, sans paroles, avec mon cœur. Voici mon nouvel amour pour eux. Je ne les aime pas en tant que parents, je les aime car je suis à Jésus parce qu'il les aime et qu 'il désire se faire connaître par eux aussi. L'amour de parenté que j'avais avec Jésus a du disparaître,
être brisé pour que je puisse l'aimer avec l'amour du Père et me laisser
aimer par lui. L'amour de parenté envers mes parents doit être également
brisé pour que je puisse être pleinement possédé par le Saint-Esprit,
par l'amour divin qui est spirituel et qui vient enchaîné et conditionné
par le sentiment humain que l'on appelle amour. Mon expérience, semblable à celle des autres onze, ne laisse pas de doutes. Moi, Jacques d'Alphée, frère du Seigneur, je veux t'exhorter à donner tout ton cœur à Jésus. Même si tes proches parents veulent t'en empêcher, ne désiste pas. Tu les aimes bien davantage quand tu appartiens entièrement au Seigneur. . Et eux-mêmes quand ils verront que tu es décidé et il s'apercevront qu'il s'agit de ta vie et"non pas de l'engouement d'un moment, ils t'en seront reconnaissants. Il faudra quelques années, le temps de ta fidélité et de la patience de Dieu. |
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